Chronique4Impact

Construire sa stratégie de transformation pour réussir ses ambitions RSE

Par Stephane Champlong, le

Photo Unsplash x Stéphane C.

Comme la plupart des transformations, l’ampleur des changements initiés par la RSE et ses conséquences sont souvent sous-estimées. Il peut être pertinent de bâtir sa propre stratégie de transformation, en intégrant des compétences internes ou externes pour réussir sa stratégie RSE au-delà d’un « nouveau programme à déployer» ou d’un « besoin de répondre à nos clients et partenaires ».

Faire face à la résistance au changement

Réussir sa stratégie RSE passe tout d’abord par le succès de la mobilisation, la compréhension des enjeux pour l'entreprise, et la capacité à inscrire durablement les changements qui en résultent dans le fonctionnement de l’organisation.

Dépasser les résistances au changement revêt ainsi une importance certaine dans le pilotage du déploiement d'une démarche RSE.

Selon une Directrice Développement Durable d’une entreprise de la biochimie « les enjeux du Responsable RSE se composent au moins à 50% d'aspects psychologiques, le reste concerne les enjeux opérationnels, les processus[1] ».

Connaître ces aspects et identifier les résistances pour mieux déployer sont à la base d’une stratégie de transformation.

La RSE est porteuse de transformation

En effet, les enjeux de la RSE les plus significatifs pour l’entreprise sont souvent porteurs de bouleversements de ses « fondamentaux ». Quelques exemples :

  • Evoluer vers le statut « d’entreprise à mission » interroge sa contribution et son identité, son « projet » ; un questionnement qui peut redessiner les contours de votre entreprise, son rapport au marché, si ce n’est au monde…
  • Déployer une boucle d’économie circulaire impose la mise en place d’un nouveau business model radicalement différent, une autre manière d’opérer la relation commerciale, la coopération avec les partenaires, les échanges d’information, la répartition des coûts et bénéfices, si ce n’est la notion même de profitabilité ; tout comme entraîne la création de nouveaux produits et services, parfois éloignés du « cœur » de l’activité traditionnelle ;
  • Réaliser et diffuser un rapport extra-financier, en présentant un état des lieux des impacts des activités de l’entreprise l’expose de manière plus transparente à ses parties prenantes, y compris en interne à ses équipes qui découvrent parfois un « nouveau visage » de leur entreprise, mais aussi une possibilité accrue d’y participer et se mobiliser.

 

Ces ambitions heurtent bien évidemment les pratiques…

En effet, les habitudes, les lignes de pouvoir et les comportements vont progressivement impacter, voire modifier les rôles et responsabilités des métiers existants, en créer de nouveaux. Elles peuvent également entraîner de nouvelles demandes et exigences inédites et bouleverser les rapports avec l’ensemble des parties prenantes, ou au sein même de l’entreprise… Une démarche RSE va donc déclencher une dynamique, dont la magnitude des transformations qui en résulte peut surprendre jusqu’à ceux même qui l’ont initié.

En empruntant au vocabulaire du coaching et de la transformation, la transformation RSE menée à son terme déclenche un « changement de type 2 », soit un changement profond et structurel qui va bousculer les équilibres en présence.

Ce que peut apporter une expertise de la transformation :

Dans la palette des talents à mobiliser, il peut donc être utile de s’adjoindre une compétence dédiée à la transformation en charge d’anticiper et favoriser les changements. Parmi quelques apports :

  • Donner du sens à l’ambition RSE, l’intégrer à la stratégie et au métier de l’organisation
  • Traduire les ambitions RSE pour les rendre compréhensibles de tous et favoriser l’engagement
  • Faire un « diagnostic », évaluer l’état de préparation/de maturité de l’organisation et la préparer au changement avant le changement
  • Décrypter et anticiper les conséquences sur la structure, les métiers et les ressources de l’organisation ;
  • Comprendre et influencer les comportements face aux changements
  • Mettre en place des indicateurs de suivi et de réussite de la transformation associés aux objectifs RSE
  • Comprendre et décoder les liens entre le leadership, la structure, les talents et la culture.
  • Élaborer des feuilles de route détaillées pour la transformation aux côtés de celle de la RSE, intégrant les communications, l’atténuation des risques, l’alignement organisationnel, la gestion des parties prenantes, la conception organisationnelle, le changement de comportement et de culture, les agents de changement, l’éducation, la formation et la mesure
  • Mobiliser les principales parties prenantes et les faire participer à l’atteinte - voire la définition - des objectifs
  • Former les leaders et les accompagner pour soutenir le changement
  • Ancrer ces changements de manière durable dans l’organisation

On observe ainsi que, si les entreprises abordent la RSE par des chemins qui leurs sont spécifiques : la pression réglementaire ou celles de leurs clients, la poursuite d’une politique QHSE, une volonté stratégique… tous convergent vers un même défi : la capacité à pouvoir se transformer de manière « durable », dans tous les sens du terme !

[1] BR, Directrice Développement Durable dans une entreprise de la biochimie

 

Auteur : Stéphane C., expert People4Impact 

Spécialiste des enjeux de transformation et de conduite du changement, Stéphane Champlong accompagne les entreprises dans la structuration de leur démarche RSE grâce à la mobilisation des parties prenantes internes et externes.