Chronique4Impact

Re-nouveau de l’horlogerie et de la joaillerie : Pour un temps durable et une pureté de l’engagement (3/3)  

Par celine dassonville, le
@unsplash

Céline Dassonville, Experte en Luxe durable, vous propose cette chronique sur les avancées du secteur de l'horlogerie et de la joaillerie vers plus de durabilité et responsabilité. Dans ce troisième volet, notre auteure explore les différentes initiatives et les acteurs notables du secteur en matière de RSE.

L’arrivée de nouvelles marques qui renouvellent leur promesse et s’engagent en faveur de l’environnement accélèrent le questionnement. Vever est la première entreprise de joaillerie à mission, Courbet le premier acteur de la place Vendôme à avoir opté pour le diamant de laboratoire, JEM la première marque de l’économie sociale et solidaire, Héloïse et Abélard la première marque à réhabiliter les pierres anciennes de seconde main, ID Watch la première marque de montres à placer la circularité au cœur de son business modèle. Aujourd’hui, chaque Maison et marque de luxe cherche à trouver sa promesse RSE, qui soit la plus juste au regard de son histoire, de ses singularités. À titre d’exemple, pour parvenir à lutter contre les freins structurels du marché un certain nombre d’acteurs ont uni leurs forces au travers du Watches and Jewellery Initiative 2030 qui visent à plus de résilience climatique, plus de préservation des ressources et  plus d’inclusivité au sein du secteur. 

Les solutions arrivent peu à peu à maturité avec de nouveaux acteurs sur le marché très confidentiel et fermé qu’est celui de la joaillerie et de l’horlogerie.  Elles proposent des certifications avec une traçabilité de bout en bout, des analyses de cycle de vie (ACV) et une compensation net zéro de l’impact carbone en sus des audits ESG tel que la norme SCS-007 Jewelry Sustainability Standard - Sustainability Rated Diamonds dans le secteur du diamant naturel et de mines ou la certification Fairmined de l’ARM (Alliance for Responsible Mining) attestant la provenance et travaillant pour l’augmentation des garanties de l’or.  

De périphérique, la gestion de l’impact devient cœur et irrigue plus que jamais tous les métiers de ces maisons horlogères et joaillières. Les besoins en compétences spécifiques pour travailler sur l’optimisation des ACV, les trajectoires climat et biodiversité sont réels. Il est nécessaire de former chaque département à l’intégration des enjeux environnementaux, sociaux et éthiques. Le marketing du luxe se doit d’être moins normatif dans sa vision du Beau et moins approximatif dans ses allégations climatiques ou environnementales. La création se renouvelle à l’aune des nouvelles matières et de l’impératif de traçabilité. Les business models se questionnent autour du passage du concept de possession à celui de location. La réparabilité et la versatilité deviennent des impératifs. Le vintage et le pre-owned sont réintégrés par les marques plutôt qu’être sous-traités à des plateformes et les approvisionnements exercent leur éthique pour continuer à être présents auprès des mines artisanales. Les Ressources Humaines, quant à elles, se questionnent sur leur positionnement et le besoin d’être plus inclusives dans un secteur fondé sur l’exclusivité.  

Plus que jamais dans un monde d’incertitude, le Beau intemporel, souvent acheté comme preuve d’amour ou valorisation de soi, a besoin d’être Beau dans sa confection et d’incarner le meilleur de notre humanité et de notre créativité. Il n’existe pas une stratégie RSE mais des stratégies RSE singulières pour chaque marque, chaque Maison mais avec une obligation : être à la hauteur de sa promesse d’intemporalité. Dans un secteur qui prélève à la nature, la respecter est un devoir ! 

 

Au sein de ma structure et dans toutes les missions que j'effectue pour mes clients, partager le savoir et accélérer la démocratisation des connaissances RSE m’animent. Je produis aussi le podcast Luxury for Good qui donne la voix aux solutions et aux acteurs qui conduisent ces transformations d’impact. Récemment formée à la circularité auprès de la Sustainable leadership Université de Cambridge, je travaille actuellement au déploiement de formations spécifiques à l'attention des marques de luxe et de mode sur la circularité et apporter une formation adaptée aux vendeurs qui bien souvent sont interpellés sur les questions environnementale et sociales par les clients sans avoir les éléments de langage et la connaissance.  

 

Auteure : Céline Dassonville, Experte en Luxe durable et B Leader.

 

Retrouvez les premier et deuxième volets de cette chronique sur notre site.