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TRAJECTOIRE #16 : Les enjeux du greenwashing 

Par Léa Escalmel, le

People4Impact et Youmatter, le média qui aide à mieux comprendre les enjeux de notre monde en transition, vous présentent le dernier épisode de TRAJECTOIRE, le podcast des solutions à impact. 

Pour ce nouvel épisode, Caroline Renoux reçoit Géraldine Fournier, Consultante en Stratégie Climat et Décarbonisation et spécialiste de la communication environnementale.

Aujourd’hui, alors que la loi encadre de plus en plus la RSE, les entreprises ont compris la valeur ajoutée d’une communication sur les enjeux de développement durable. Loin d’être toujours sincère et transparente, cette démarche est parfois taxée de « greenwashing ». Au cours de cet épisode, Géraldine Fournier décrypte cette pratique de plus en plus dénoncée par les consommateurs.

Notre invitée : Géraldine Fournier

Géraldine Fournier accompagne les entreprises dans la mesure et la réduction de leurs impacts environnementaux, mais également dans la définition et le déploiement de leurs stratégies de communication. Elle conçoit des stratégies de communication responsable qui valorisent les engagements RSE des entreprises.

De quoi parle-t-on ?

Le greenwashing, aussi connu en français sous les expressions « blanchiment écologique » ou « désinformation verte », est une technique marketing qui consiste à donner une image écologique de l'entreprise, de ses produits ou de ses services qui, dans la pratique, ne l'est pas ! 

En utilisant de manière abusive des arguments écologiques pour promouvoir un produit ou un service, le greenwashing induit les consommateurs et les consommatrices en erreur. Ce manque de transparence est de plus en plus décrié par des "consom'acteurs", dont la conscience environnementale les encourage à se tourner vers des marques plus responsables et authentiques dans leurs démarches.

Pour nous aider à comprendre ce sujet, notre experte répond aux questions suivantes :

1.      En quoi consiste concrètement le greenwashing ?

2.      Quelles lois et réglementations encadrent le secteur de la communication pour éviter le greenwashing ?

3.      Les réglementations actuellement en vigueur sont-elles suffisantes ?

4.      Quels risques encourt une entreprise ayant lancé une campagne de communication reposant sur du greenwashing ?

5.      Comment faire évoluer les métiers de la communication pour mettre fin au greenwashing ?

6.      Quelles sont les bonnes pratiques à adopter dans sa stratégie de communication ?

 

Ce qu’il faut retenir :

  • Comment reconnaître le greenwashing ?

Géraldine Fournier distingue deux types de greenwashing : le greenwashing intentionnel qui démontre "une volonté de détourner l'attention du consommateur des véritables impacts de l'entreprise" et le greenwashing non-intentionnels d'entreprises engagées qui ne sont pas été assez précises et claires dans les messages choisis. 

Le greenwashing se traduit notamment par un mensonge délibéré ou parfois de manière plus subtile par une promesse disproportionnée quant aux réelles qualités du produit ou du service. Concrètement, ce sont des mots vagues, des allégations infondées comme "responsable", "recyclable" ou "recyclé", ou des chiffres qui ne reposent sur aucune preuve scientifique. 

Le greenwashing peut également prendre la forme d'images trop suggestives sur la qualité écologique d'un produit ou de faux labels créés par une entreprise pour répondre à des objectifs marketing. 

 

  • Une dérive qui n'est pas sans conséquence

Face à la croissance de ces dérives, le législateur a décidé de renforcer la réglementation s'imposant à la publicité et à la communication des organisations. La loi Climat et Résilience, adoptée en 2021, qualifie le greenwashing comme une pratique commerciale trompeuse et oblige les annonceurs à plus de transparence dans leurs campagnes de publicité. 

Géraldine Fournier prend l'exemple des allégations de neutralité carbone mensongères, de plus en plus présentes dans les campagnes marketing, qui dès janvier 2023 seront visées par un décret. En effet, ces messages devront dès lors reposer sur des données chiffrées et vérifiables. 

Toute personne peut déposer plainte auprès de l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) pour dénoncer une publicité. En cas de greenwashing, la publicité est censurée et l'entreprise doit payer une amende, mais également communiquer sur cette sanction. C'est donc à la fois un risque financier et réputationnel qui pèsent sur les entreprises qui ne respectent pas les obligations fixées par la loi. 

  • Adopter une communication responsable : par où commencer ?

Selon Géraldine Fournier, les entreprises doivent faire preuve de transparence, de précision, mais également de cohérence entre le discours et les actes

Il est important de pouvoir justifier toutes allégations présentes sur un produit, en fournissant une information claire et transparente pour anticiper les questions des consommateurs. Elle invite les entreprises à se fixer des objectifs et prendre des engagements réalistes, tout en faisant preuve d'humilité dans leur stratégie de communication. 

Notre experte est convaincue du rôle crucial de la communication dans la transition écologique et dans la construction d'un nouveau modèle de société. 

 

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Bonne écoute et au plaisir de vous retrouver au prochain épisode,

 

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